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Musicothérapie
Orthophonie
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Musicothérapie
La Musicothérapie favorise un cheminement intérieur, c'est une démarche thérapeutique.
Importance de la musique
Une ambiance sonore:
La musique peut rendre un cadre vécu plus agréable. Elle permet de lutter contre "la névrose institutionnelle" dans les cliniques, les hôpitaux, les institutions, les hospices.
Facteur de déconditionnement et de reconditionnement:
Pour mieux connaître et maîtriser les réactions du corps et de l'émotivité devant la souffrance physique, la musique prend son importance dans la préparation psychologique à une thérapie stressante, avec pour buts : détendre, distraire, calmer.
La musique peut faciliter le rétablissement des rythmes fondamentaux de l'organisme:
Ou leur éveil ou leur synchronisation. Elle peut intervenir en cardiologie, en kinésithérapie ou en psychomotricité, elle aide à tempérer ou entraîner le rythme du coeur, elle permet de réapprendre le sens de la latéralité ou de l'équilibre aux accidentés de la route. Tantôt stimulante, tantôt apaisante, dans les maisons de retraites, elle pourra revitaliser les personnes âgées, provoquer une reprise des contacts sociaux et encourager de nouvelles motivations.
Associée à des méthodes verbales, elle aide à la détente, à l'expression corporelle et à la relaxation, jouant à la fois sur les rythmes corporels et sur le psychisme.
- La musique peut participer à la rééducation des sens en alliant les rythmes, l'intensité et les émotions (orthophonie pour malentendants, jeunes aveugles, débiles profonds)
- La musique peut être considérée comme une discipline de pensée et d'expression des émotions au travers de la motricité (délinquants, toxicomanes)
- L'écoute ou la pratique d'un instrument favorise l'équilibre de l'individu (dépistage des pulsions suicidaires, apaisement de la douleur morale des agonisants...)
- Elle facilite les prises en charges individuelles en psychothérapie ou sert de halte avant autres traitements surtout s'il y a eu un échec auparavant (thérapies de couple, familiale, pour alcooliques...)
- Elle peut soigner les troubles psychosomatiques (ulcères, asthme, eczéma, tachycardie, boulimie, anorexie) mais aussi les insomnies, les dépressions nerveuses, l'anxiété, les névroses...
- Enfin, la musique, la musicothérapie, offre dans le traitement psychiatrique de névroses sévères et de psychoses, notamment dans l'autisme infantile, une possibilité unique d'établir une relation affective avec le patient.
Musique et thérapie en Afrique noire et en Asie
Musique et thérapie en Afrique noire
Noire (Sud-Cameroun : le rite Djangou)
Le sorcier ou guérisseur est un grand personnage. Il cumule trois fonctions : médecin, prêtre et artiste. En ce qui concerne sa fonction d'artiste, on peut dire que c'est à lui que reviennent la lecture et le décodage du trouble de l'individu en se servant de la musique et de la possession comme premier élément de son diagnostic. Lors d'une cérémonie d'exorcisme : la musique joue un rôle considérable. On y trouve des rythmes appuyés et répétés qui rétrécissent le champ de la conscience. On y trouve aussi des formes récitatives ou chantées, des imitations de bruits qui reviennent en refrains cadencés et provoquent la suggestion, l'hypnose...
Musique et thérapie chinoise
Elle remonte à 2697 avant J.C. Un empereur, Haang Ti voulait assurer le bonheur de ses sujets. Il chargea son ministre d'exprimer à l'aide d'un instrument, l'harmonie existant dans la nature.
C'est sur cette base, que dans le Nie-King, on relève la correspondance des cinq viscères avec cinq notes de la gamme, des éléments de la nature et cinq passions :
Le Sud représente la chaleur qui symbolise le feu. Le viscère qui correspond est le coeur, la note de la gamme est le do, le bruit c'est le cri, l'humeur est joyeuse.
Le centre représente l'humidité qui nourrit la terre. Le viscère correspondant est la rate, la note de la gamme est le fa, le bruit c'est le chant, l'humeur est soucieuse.
L'Ouest engendre la sécheresse qui produit le métal. Les viscères correspondant sont les poumons, la note de la gamme est le sol, le bruit c'est les pleurs, l'humeur est chagrine.
Le Nord engendre le froid qui produit l'eau, les viscères correspondants sont les reins, la note de la gamme est le ré, le bruit c'est le soupir plaintif, le tremblement, l'humeur est craintive.
L'Est est en rapport avec le bois, le viscère est le foie, la note de la gamme est le la.
Selon le Docteur Paul CASTRO, acupuncteur, le patient choisit une note, avec laquelle il se sentira en accord et cela permettra de découvrir le viscère correspondant dont l'énergie cherche à triompher.
La psychophonie ou l'homme sonore
L'homme est un instrument récepteur. A l'état d'écoute, il perçoit dans son corps tout entier, les vibrations qui lui parviennent en même temps que son système auditif conduit le son jusqu'au cerveau.
L'électricité sonore s'étale du sommet de la tête jusqu'aux pieds sur quatre plans correspondant à quatre octaves:
- La tête, plan cérébral et nerveux
- Le thorax, plan affectif et respiratoire
- Le bassin, plan végétatif et sexuel
- Les jambes, plan statique et rythmique
Bien que n'étant pas reconnue comme musicothérapie, la psychophonie permet de se retrouver soi-même en entier. Elle propose à l'homme de se réconcilier avec lui-même : Corps-Esprit, Yin et Yang, conscience privée et comportement social.
L'autisme en quelques mots
L'Organisation Mondiale de la Santé donne cette définition de l'autisme : « trouble envahissant du développement ». Il affecte la majeure partie du fonctionnement cognitif, émotionnel et social.
« Autisme signifie littéralement que le sujet vit en fonction de son propre « soi ». Pour l'observateur, un enfant autistique paraît centré sur lui-même puisqu'il montre peu de réactions au monde extérieur. Cependant, ce qui peut sembler paradoxal c'est que l'enfant qui est dans une telle situation a très peu conscience d'être un « soi » ». Car, « l'autisme est un état qui s'oppose à la pensée ».
Le but de la musicothérapie est de:
- Aménager un lien
- Un bain musical
- Un bain mélodique
- Rendre possible le jeu
Aménager un lien
L'idée des ateliers de musicothérapie est de tenter d'ouvrir les jeunes au monde des sons, de les sensibiliser à la mélodie et au rythme mais dans l'espoir que la musique traverse leur « coquille » et puisse les amener à aménager un lien. Un lien entre eux et le musicothérapeute, un lien entre eux-mêmes (pour les groupes), un lien qui peut nous amener à jouer ensemble, à partager, à passer un moment calme ensemble.
Il s'agit de se servir de la musique comme un moyen de rencontre et d'échange, comme une aire d'expérience.
Pour ces jeunes autistes, l'atelier de musicothérapie peut aussi les aider à mettre en place un début de structure en donnant des repères de temps, de sonorités, de timbre, un apprivoisement de l'univers sonore.
Un bain musical
Par ailleurs, l'écoute musicale en groupe (enfants et adultes) est « une expérience émotionnelle (et esthétique) partagée ». Elle permet d'éprouver cette « capacité à être seul en présence de l'autre » introduite par Winnicott. Et, ces jeunes nous montrent, par moments, cette capacité d'entendre la musique sans avoir recours à un symbole maternel ou à des stéréotypies.
Cette écoute musicale par les qualités sensorielles, physiques et motrices de la musique est un véritable « contenant sonore », un « holding ». De plus, le musicothérapeute accompagne ce bain musical enveloppant par la qualité de son regard, de son écoute et par ses réponses données aux sollicitations des jeunes.
Un bain mélodique
Le bain mélodique : la voix de la mère, ses chansons, la musique qu'elle fait écouter est le premier miroir, un «premier miroir sonore », avant que son regard ne soit aussi un miroir pour le bébé.
C'est la raison pour laquelle le musicothérapeute s'efforce de recevoir les jeunes autistes dans leur propre voix, dans leur manière de se dire et de communiquer et, reprend leurs émissions vocales afin de leur donner un sens, d'ouvrir des canaux de communication et de tenter d'établir des liens. C'est une forme de « baby talk » mais, je préfère parler de « productions vocales en imitation ». A travers ces « productions vocales en imitation » ils reçoivent ainsi un « bain de langage » ce qui instaure une relation à la fois fusionnelle et d'altérité. La voix est essentielle car elle permet de prendre sa place.
Par ailleurs, le thérapeute chante des berceuses qui contribuent à créer une enveloppe maternante, contenante. Une enveloppe sonore qui organise un espace sonore, un espace psychique. Car, les berceuses calment, apaisent. La musique syncopée exprime le besoin de retour à un monde de sécurité maternelle.
Rendre possible le jeu
L'une des principales caractéristiques des enfants autistes est qu'ils ne peuvent pas jouer.
Il s'agit de leur donner la capacité de jouer grâce notamment aux comptines enfantines. En effet, les comptines ou ritournelles sont universelles et permanentes à travers les âges. Elles ont en commun le rythme et les sonorités, les mots enfantins et l'intonation maternelle, ainsi que l'échange corporel entre la mère et l'enfant.
Grâce à ces jeux de nourrice, un début de complicité peut s'installer entre les enfants et le thérapeute.
D'autre part, l'invitation à produire des sons par l'intermédiaire de petites percussions est aussi une proposition de jeu. Mais, les jeunes peuvent montrer des réticences à se servir des instruments de musique. Ces petites percussions les inquiètent. Parfois, certains peuvent même se sentir persécutés. D'autres, ne les perçoivent pas comme des objets sonores. Ils sont dénués d'une représentation, ils n'ont pas de sens. C'est alors l'occasion de travailler à la rencontre de l'altérité, du « non-je ».
Conclusion:
La musique, un outil polyvalent pour l'intervention auprès des autistes.
La musicothérapie a fait ses preuves dans plusieurs sphères : on a par le passé relevé son influence positive sur la pression sanguine, la perception de la douleur, les voies respiratoires, les humeurs, le stress, etc.
Dans le cas précis des autistes et des personnes atteintes de troubles envahissants du développement, la musique constitue certainement une option intéressante et ce, pour plusieurs raisons.
Premièrement, la musique étant une forme de communication non verbale, elle constitue un moyen privilégié pour entrer en contact avec les enfants éprouvant des difficultés à communiquer, ce qui est une caractéristique très fréquente chez les autistes. La nature non verbale et non menaçante du médium constitue également un atout. D'autre part, la musique agit comme un renforçateur naturel, qui peut amener l'élève à acquérir des compétences qui ne sont pas musicales; presque tout le monde est susceptible de répondre positivement à au moins un genre de musique. C'est donc un outil polyvalent qui peut refléter les habiletés individuelles de chacun.
Dans un autre ordre d'idées, il a été dénoté à plusieurs reprises que les individus autistes avaient souvent une sensibilité particulière à la musique. Certains ne réagissent qu'à certains sons; d'autres ont en revanche l'oreille "absolue", une propriété qu'envieraient bien des musiciens.
En résumé, plusieurs raisons font de la musique un outil thérapeutique intéressant pour les autistes. Pour conclure cette présentation, en voici quelques autres :
La musique captive et retient l'attention - elle stimule et utilise plusieurs régions du cerveau
La musique structure le temps d'une façon claire et facile à comprendre ("c'est la chanson d'au revoir, la séance est presque finie !")
Elle fournit un contexte agréable et significatif pour les répétitions nécessaires à certains apprentissages
Elle crée un contexte social sûr et structuré pour la communication verbale et non verbale
C'est un aide-mémoire efficace
Elle supporte et encourage le mouvement
Elle facilite l'interaction et favorise l'expression de soi
Elle s'incruste dans la mémoire et les émotions
Elle favorise souvent la progression, puisqu'elle rejoint des personnes de tous les niveaux d'habiletés, tous capables de participer d'une manière ou d'une autre...
*Source: La Fédération Québécoise de l'Autisme et Autres Troubles Envahissants du Développement
Références:
1. Autism and Music Therapy http://peabody.vanderbilt.edu/peabody
2. American Music Therapy Association
3. Lindberg, Katherine A., Music Therapy, 1997
4. The Nordoff-Robbins Center for Music Therapy at New York University http://www.nyu.edu/education/music/nrobbins/02history1.htm
5. Nordoff-Robbins Music Therapy Australia http://www.scoastnet.com.au/nordoff/page2.html
6. Prelude Music Therapy Home Page
7. Staum, Myra J., Music therapy and language for the autistic child, Center for the Study of Autism
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